
Le mardi 14, nous célébrons la fête de l’Exaltation de la Sainte Croix. Il s'agit d'une ancienne fête chrétienne née à Jérusalem au IVe siècle avec la consécration d'une église sur le lieu de la crucifixion de Jésus, et dans laquelle on conservait la relique de la Croix, trouvée par Sainte Hélène. En 628, l'empereur Héraclius vainquit le roi perse Chosroès, qui avait pris la croix, et la rapporta solennellement à Jérusalem, la portant personnellement à travers la ville. Depuis ce jour, on célèbre l’Exaltation de la Vraie Croix.
C'est pourquoi il m'a semblé opportun aujourd'hui d'offrir la prière de vénération de la Sainte Croix que j'ai dite le Vendredi Saint devant la façade de la Cathédrale.
« Seigneur Jésus,
Ce Vendredi Saint, nous voulons également vous accompagner sur cette colline de notre ville, où se trouve la Cathédrale, symbole de notre foi.
Nous sommes conscients que nous vous laissons souvent seuls, comme l’ont fait la plupart des apôtres et des disciples. D'autres fois, nous vous renions, comme Pierre, et prétendons que nous ne vous connaissons même pas. Parfois, nous vous expulsons même de nos vies et de notre ville, parce que nous avons l’impression que vous êtes une nuisance et que vous limitez notre liberté. Nous sommes conscients qu’avec nos pensées, nos paroles, nos actions et nos omissions, nous portons également votre croix.
Mais aujourd’hui, nous nous tenons devant toi, pleurant – comme Pierre – sur nos reniements, nos péchés, nos infidélités et la faiblesse de notre vie chrétienne.
Nous portons aussi nos propres croix et nous aimerions aider à porter la croix de nos frères, tout comme Simon de Cyrène vous a aidé à porter la vôtre.
Nous demandons de l’aide, nous avons besoin d’espoir, de sérénité, de paix et de force pour affronter cette douloureuse pandémie, pour confier les défunts à votre miséricorde, pour vous confier les malades et les personnes âgées, pour prier pour les personnels de santé et les domestiques.
Heureux de la vie – et de la vie en plénitude –, soutiens-nous dans les difficultés, dans les échecs et dans la peur de la mort.
Nous voulons aussi ressembler à Marie, aux femmes et à Jean pour demeurer, comme eux, au pied de la croix, fidèles à vos côtés.
Et toi, Seigneur, pendu à la croix, pose ton dernier regard sur nous : « Je suis là pour toi, parce que je t'aime. Je veux que tu vives bien et pleinement, et pour cela je dois mourir, vaincre la mort, le mal et le péché. Regarde-moi et réalise combien je t'aime. Qu'aurais-je pu faire de plus pour toi ? »
Nous te remercions, Seigneur Jésus, Christ Crucifié, parce que tu es notre vie, parce que tu es notre espérance. Car Toi, Jésus, Faiblesse de Dieu, tu es notre force.
Nous vous remercions parce que vous avez choisi les simples pour faire honte aux intelligents ; parce que tu as fait confiance au faible pour faire honte au fort. Parce que tu as choisi les humbles pour faire tomber ceux qui se croient très importants ; parce que tu nous as tous choisis comme amis et frères.
Seigneur Jésus, que je redécouvre la sagesse et la force de ta croix. Qu'elle me guide et conduise ma vie, dans les joies et les souffrances, et dans ma relation avec les autres. Qu’elle accompagne mes luttes et mes espoirs au quotidien.
Merci, Seigneur de la croix. Je t'aime, Seigneur de la croix. Comme le centurion romain, nous reconnaissons que tu es le Fils de Dieu. Alors, aujourd’hui, demain, chaque jour et toujours, nous pouvons participer à votre Pâques. Amen.
Francisco Pardo i Artigas
Évêque de Gérone