Quelques lettres de l'évêque (13 octobre) : Bon maître, que dois-je faire pour posséder la vie éternelle ?

« Bon maître, que dois-je faire pour hériter de la vie éternelle ? » (Marc 10:17)

Nous savons déjà ce que disent les commandements. Nous savons qu’il nous a été commandé de ne pas tuer, de ne pas commettre d’adultère, de ne pas voler, de ne pas porter de faux témoignage, de ne pas commettre de fraude, et d’honorer notre père et notre mère. Si nous suivions tous ces préceptes, notre société s’améliorerait sans aucun doute de manière significative, car les crimes, les vols, les fraudes et les mensonges disparaîtraient, et cela serait en soi une grande conquête. Mais si Jésus nous demande une éthique des maximums, nous ne parvenons même pas à atteindre les minimums. Nous ne pensons même plus à la deuxième partie de ce que Jésus nous propose ce dimanche comme projet de vie : tout quitter et le suivre.

L’histoire de l’Église est cependant pleine d’exemples d’hommes et de femmes qui, accomplissant les commandements, ont su tout quitter et suivre le Christ. Et dans cette quête, beaucoup d’entre eux ont perdu la vie. Ce ne sont pas des personnages différents de nous. Ce sont simplement des gens qui sont cohérents avec ce qu’ils croient et des gens qui savent avec certitude que le Christ vaut la peine d’être suivi, et que pour le suivre, il vaut la peine de tout laisser derrière soi.

Il est également vrai que l’Église est composée d’hommes et de femmes imparfaits, qui souvent manquent à leurs devoirs et même nuisent à l’Église par leurs actions, l’éloignant de ce que le Christ voudrait pour elle. Comme l'a dit le pape François lors de son récent voyage en Belgique : « Dans cette coexistence permanente entre sainteté et péché, entre lumière et ombre, vit l'Église, avec des résultats de grande générosité et de dévouement splendide, et parfois, malheureusement, avec l'émergence de contre-témoignages douloureux. » Je pense aux cas dramatiques d'abus sur mineurs, un fléau auquel l'Église fait face avec détermination et fermeté, en écoutant et en accompagnant les blessés et en mettant en œuvre un vaste programme de prévention dans le monde entier" (Laeken, 27 septembre 2024).

Le choix entre faire le bien ou faire le mal est entre nos mains. Dieu nous a rendus libres de décider et d’agir, mais ce n’est pas une excuse pour mal agir, car nous savons tous très bien ce que sont les commandements et ce que signifie les suivre et accomplir les enseignements du Christ.

En ces jours où l’Assemblée synodale se réunit pour discuter de la synodalité au sein de l’Église, il est bon que nous fassions un effort et intensifions notre prière pour l’Église du Christ, afin que l’œuvre de ceux qui la forment se rapproche chaque jour du bien et s’éloigne du mal, accomplissant ainsi ce que le bon maître nous demande de faire. C’est le chemin qui nous permettra d’obtenir la vie éternelle dans le monde à venir.

+ Frère Octave,
évêque de Gérone