
« Préparez un chemin au Seigneur » (Luc 3:4)
L’Avent est le temps de l’attente, de la préparation de la venue du Seigneur, c’est-à-dire de Noël. Il ne s’agit pas d’une attente inactive, nous attendons ce que nous aimons, car l’espérance naît de l’amour et se fonde sur l’amour, comme nous le dit le pape François dans la bulle de convocation de l’année jubilaire 2025. Nous devons toujours être mus par l’amour, un amour dont le Christ est le plus grand exemple, jusqu’à l’extrême.
La tendre scène de la Nativité renferme tout le mystère de la rédemption, mais cette tendresse ne doit pas nous faire perdre de vue la réalité du mystère de l'amour de Dieu, qui envoie son Fils nous chercher, et pour que nous ne nous sentions pas mal à l'aise, le Fils se fait chair, devient l'un de nous, afin que nous ne puissions pas lui reprocher de ne pas nous comprendre, de ne pas partager notre humanité, nos problèmes, nos angoisses et aussi nos joies.
S’il y a quelqu’un qui représente le mieux l’espérance en ce temps de l’Avent, c’est Marie. La jeune fille de Nazareth qui en un instant a vu sa vie bouleversée, devenant la Vierge Marie. Nous nous adressons à elle chaque fois que nous nous trouvons dans des difficultés, et tout comme elle attendait la naissance de son fils, nous attendons d’elle une parole de consolation, un geste de cet amour avec lequel elle a réconforté cet enfant, apparemment si impuissant, en réalité si puissant.
Noël représente tout cela, c’est le mystère de l’amour fait homme, de la miséricorde incarnée. C’est pourquoi nous devons nous préparer à commencer ce temps de l’Avent en sachant qu’il s’agit d’un temps d’attente, de préparation, pour recevoir le Fils de Dieu, l’amour de Dieu fait chair dans le sein de Marie.
Nous attendons ce que nous aimons, c’est pourquoi nous attendons avec délice cet enfant en qui, malgré la petitesse de sa personne, nous voyons et reconnaissons la grandeur de Dieu. En ce deuxième dimanche de l’Avent, nous allumons la bougie de l’espérance dans notre couronne. Nous n'attendons pas ce en quoi nous ne croyons pas, nous attendons ce dont nous ne savons peut-être pas exactement ce que ce sera, mais nous sommes certains qu'il est nécessaire d'attendre, que cela vaut la peine d'attendre. Marie attendait parce qu’elle croyait, parce qu’elle était certaine que le fils qu’elle portait dans son sein était aussi le Fils de Dieu, et elle portait cela au plus profond de son cœur et méditait sur cela.
L’un des traits caractéristiques d’une année jubilaire, comme celle que nous sommes sur le point de commencer, est le pèlerinage ; dans l'Antiquité, vers Jérusalem, aujourd'hui vers Rome. Marie se met en route, vers Bethléem, vers l'Égypte, vers Jérusalem, elle est une femme toujours en mouvement, suivant la volonté de Dieu.
Ainsi, en cet Avent, commençons notre chemin particulier et communautaire vers Noël, notre pèlerinage vers la rencontre avec notre Dieu qui est amour. Soyons prêts et bien préparés pour la rencontre, comme il a trouvé Marie.
+ Frère Octave,
évêque de Gérone