Quelques lettres de l'évêque (2 juin) : Nous ferons tout ce que le Seigneur dit, nous lui obéirons en tout

« Nous ferons tout ce que dit le Seigneur, et nous lui obéirons en tout » (Ex 24, 7)

Dieu est amour, il est l’amour poussé à l’extrême. Son commandement est de l’aimer et d’aimer notre prochain. C'est là le sens fondamental de l'Eucharistie, un abandon fait par amour jusqu'au don de son corps et de son sang. La présence réelle de Jésus dans l’Eucharistie, qui est la fête que nous célébrons ce dimanche, n’est pas seulement une présence à contempler et à vénérer – ce qu’elle est certainement – mais sa présence est transformatrice : elle doit transformer nos cœurs. Participer à la table eucharistique doit aussi représenter une participation au message radical de l’Évangile.

Nous aussi, nous sommes assis à la table avec le Christ. Il se rend présent parmi nous lorsque nous nous rassemblons en son nom, lorsque nous écoutons sa Parole et, d’une manière très spéciale, très réelle et suprême, comme nous le dit le Concile Vatican II, il se rend présent à travers l’Eucharistie. Participer à sa table ne peut nous laisser indifférents et doit nous pousser à la charité. L’Église a des charismes divers et multiples. Parfois, nous pouvons être tentés de penser que d’autres prient déjà pour nous, que d’autres éduquent et évangélisent déjà pour nous, ou que d’autres pratiquent déjà la charité pour nous, en notre nom. Il est vrai que l’Église est nous tous, et de là vient la richesse de sa diversité, mais cela ne nous dispense pas de la pratique personnelle de la charité.

Notre société crée, par sa dynamique même, l’exclusion sociale et économique. Dieu ne le crée pas. Nous le créons, par action ou par omission. Saint Jean-Paul II disait que « la charité chrétienne va à cette source d'amour qu'est Jésus, le Fils de Dieu donné pour nous. La capacité d'aimer comme Dieu aime est offerte à chaque chrétien comme fruit du mystère pascal de mort et de résurrection » (13 octobre 1999). Il n’y a pas de foi sans charité, tout comme il n’y a pas de foi sans espérance.

C’est là la grandeur transformatrice de l’Eucharistie. Ce mémorial, ce véritable don que le Christ nous a laissé pour le célébrer et l’honorer jusqu’à son retour définitif, est à vivre dans toute son intensité. Vivre dans le Christ et pour le Christ, être parmi les convives de sa table, nous offre la possibilité d’être messagers de son amour, de cet amour fait chair, fait oblation totale sur la croix.

Vivons pleinement le mystère eucharistique, afin qu’il transforme nos cœurs et fasse de nous de véritables disciples du Christ.

+ Frère Octave,
évêque de Gérone