
« Toutes sortes d'oiseaux nicheront à son ombre et habiteront dans ses branches » (Ézéchiel 17:23)
L’un des traits caractéristiques du salut est son universalité. Dieu, en envoyant son Fils se faire homme, a assumé l’humanité non seulement en faisant partie d’un peuple spécifique, celui que le Seigneur avait choisi comme héritage depuis le commencement des temps, mais de l’humanité tout entière. La fraternité universelle entre les enfants de Dieu est quelque chose qui enrichit les relations humaines et accentue l’égalité entre les hommes et les femmes. Comme l’écrit saint Paul : « Il n’y a plus ni Juif ni Grec, il n’y a plus ni esclave ni libre, il n’y a plus ni homme ni femme : car tous vous êtes un dans le Christ Jésus » (Ga 3, 28).
Cette réalité d’être un en Jésus-Christ peut être vécue de plusieurs manières, et l’accueil en est une. Nous accueillons ceux qui viennent de l’extérieur de nous, et nous devons toujours les accueillir tels qu’ils sont, comme le Christ lui-même. « J’étais un étranger, et vous m’avez accueilli » (Mt 25, 35) nous dit Jésus. Et il ajoute : « Chaque fois que vous l'avez fait à l'un de ces plus petits de mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait » (Mt 25, 40). La réciprocité dans l’amour est l’un des fondements de la charité. Nous devons aimer comme Dieu nous aime. J’aimerais que nous nous aimions avec la même intensité. Si tel était toujours le cas, tout risque de conflit personnel ou social disparaîtrait automatiquement.
Nous devons accueillir à tout moment, non seulement dans les moments difficiles, mais aussi lorsque ceux qui voyagent et viennent sur notre terre le font pour des raisons de loisirs. C'est aussi l'occasion de partager notre foi et en même temps d'expérimenter son universalité, sa catholicité, car connaître l'autre enrichit toujours. Faire aux autres ce que nous voudrions qu’ils nous fassent équivaut à accueillir comme nous voudrions être accueillis. Notre Église de Gérone a toujours été une Église accueillante, enracinée dans une terre de passage, un fait qui a constitué son caractère catholique.
L’Église est catholique, c’est-à-dire universelle, et cela nous encourage à accueillir ceux qui frappent à la porte de nos temples pour partager leur foi avec nous, comme le Christ lui-même (Cf. RB 53,1). Accueillir enrichit toujours. Partager la foi avec ceux qui viennent de lieux plus ou moins éloignés, c’est la vivre plus intensément, c’est expérimenter son universalité. Comme Abraham à Mamré, disons à ceux qui nous rendent visite : « Ne passe pas sans t’arrêter ici avec ton serviteur » (Gn 18, 3).
+ Frère Octave,
évêque de Gérone