
« Est-ce que tu me demandes ça de ton propre chef ou est-ce que d’autres t’ont parlé de moi ? » (Jean 18:34)
La royauté du Christ n’est pas de ce monde. Nous participons à son royaume non pas par droit de naissance, ni par imposition. Nous rejoignons le Royaume de Dieu par la foi, en pratiquant la charité et en vivant dans l’espérance. Ce dimanche, solennité du Christ Roi et avec laquelle se termine l'année liturgique, l'Église célèbre la XXXIXe Journée Mondiale de la Jeunesse en se souvenant d'une citation du prophète Isaïe qui nous dit : « Celui qui s'attend au Seigneur marchera sans se fatiguer » (cf. Is 40, 31). Marcher vers le Royaume est la tâche du chrétien, une tâche que nous devons accomplir avec joie et jamais comme une imposition.
Le pape François, dans son message pour cette journée, rappelle aux jeunes – il nous le rappelle à tous – que « notre vie est un pèlerinage, un voyage qui nous propulse au-delà de nous-mêmes, un chemin à la recherche du bonheur ; et la vie chrétienne, en particulier, est un pèlerinage vers Dieu, notre salut et plénitude de tout bien. » Et avec Dieu il y a le salut, qui est le Royaume. Le mot « royaume » appliqué à Dieu peut souvent être considéré aujourd’hui comme politiquement incorrect. Il est vrai que si nous parlons du Christ comme roi, les rois de ce monde viennent immédiatement à l’esprit, et quiconque dit rois peut désigner n’importe quel dirigeant ou dirigeant. Et ces rois du monde inspirent parfois moins d’espoir. Peu de jeunes – peu d’entre nous, à ce stade – attendent quelque chose des royaumes de ce monde, et encore moins croient qu’ils méritent l’effort de marcher vers eux sans abandonner.
Lorsque Pilate demanda à Jésus s’il était roi, il répondit par une autre question : ce qu’il disait venait-il de lui-même ou d’autres le lui avaient-ils dit ? Prêcher le Royaume, faire savoir aux autres que cette royauté du Christ est quelque chose de complètement différent, telle est notre tâche. Le Royaume ne s’accorde pas bien avec une idéologie, car les idéologies sont éphémères et toujours limitées dans le temps et dans le contenu. Les jeunes le savent bien, et ils sont les premiers et privilégiés transmetteurs du Royaume, les premiers évangélisateurs, ceux qui vivent la foi dans les rues.
Le pape François nous raconte comment le Royaume de Dieu nous attend les bras ouverts, à travers une image très imagée : « En arrivant à la basilique Saint-Pierre de Rome, on traverse la place entourée par la colonnade, œuvre du célèbre architecte et sculpteur Gian Lorenzo Bernini. La colonnade, dans son ensemble, a la forme d'une grande étreinte : ce sont les deux bras ouverts de l'Église, notre mère, qui accueille tous ses enfants. » C’est là le Royaume de Dieu, dont le Christ est le roi : les bras ouverts pour accueillir tous ceux qui marchent vers lui sans abandonner, animés par l’espérance que nous donne la foi dans le Seigneur.
+ Frère Octave,
évêque de Gérone