Quelques lettres de l'évêque (1er décembre) : Je vous demande d'aller encore plus loin

« Je vous exhorte à aller encore plus loin » (1 Thessaloniciens 4:1)

Ce dimanche, nous commençons le temps de l’Avent, le temps de l’espérance par excellence. Chaque année, nous nous souvenons des mystères centraux de notre foi : l’incarnation, la naissance, la mort, la résurrection et l’ascension du Christ. C’est une façon de garder clairement à l’esprit le mystère de la rédemption et chacune de ses étapes. Comme à aucun autre moment, Noël entretient une correspondance avec la société dans son ensemble, les rues se remplissent de lumières et les vœux de bonne volonté remplissent également nos lèvres. Mais il nous semble souvent que tout cela ne va pas au-delà du consumérisme, pour ceux qui peuvent se le permettre, et d’une certaine apparence extérieure plutôt que d’un cœur.

Dès que le temps de l'Avent aura commencé, la plupart de nos villes fêteront déjà Noël, du moins extérieurement : une belle coutume qui avance de plus en plus dans le calendrier tout en se vidant de son véritable sens, et qui revient en quelque sorte aux cultes ancestraux, qui célébraient également les solstices d'hiver et d'été.

Sur notre chemin de chrétiens, de personnes de foi, nous devons avancer un peu plus, encore plus loin. Nous devons approfondir ce que nous célébrons et ce que ces dates nous disent réellement, plutôt que simplement leur apparence. C'est pourquoi Pâques et Noël ont tous deux des temps de préparation, l'Avent et le Carême. Parfois, comme nous le savons tous par expérience, il est presque plus beau de vivre intensément la préparation d'une fête que la fête elle-même, ou du moins, la préparation nous fait en profiter plus intensément lorsque la fête arrive.

Cette année, à l’époque de Noël, débutera l’année jubilaire 2025, dont le pape François a fait de l’espérance le thème central. Quoi de mieux alors que de s’y préparer en vivant l’Avent plus intensément ? Nous pouvons toujours faire un peu plus de notre côté, depuis des gestes simples, peut-être un peu enfantins, mais toujours sincères, comme avoir un calendrier de l’Avent ou une couronne à la maison, jusqu’à faire un effort pour nous rapprocher de la Parole de Dieu et de la prière, de la manière qui nous plaît le plus.

Il vaut la peine de se préparer intensément à la venue du Christ, car en ce temps de l’Avent, nous nous préparons également à la venue finale du Seigneur. Les lumières et l’ambiance festive et toujours nostalgique de nos rues nous y aideront également ; mais nous ne devons pas perdre le sens originel de Noël et le chemin qui y mène, l’Avent. Il serait bon que nous progressions un peu plus dans notre foi, et la prière et la charité nous y aideront. N'oublions pas la charité, n'oublions pas que pour beaucoup de gens, des jours qui ne sont pas toujours heureux approchent, des jours de privation matérielle et aussi émotionnelle. Face à la solitude de groupes tels que les personnes âgées, les malades, les prisonniers et tant d’autres, loin de leurs maisons et de leurs familles, nous devons avancer encore plus dans notre charité. Alors préparons-nous-y, avec espoir.

+ Frère Octave,
évêque de Gérone