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Nouvelles

Bureau de communication du diocèse de Gérone

Samedi 01 Mars de 2025

Message du pape François pour le Carême 2025

Le Saint-Siège a rendu public, mardi dernier, 25 février, le message pour le Carême 2025 du Pape François, intitulé « Cheminer ensemble dans l’espérance ». Cette saison liturgique débutera le 5 mars prochain, mercredi des Cendres.

MESSAGE DU SAINT-PÈRE
FRANCES
POUR LE CARÊME 2025

Marchons ensemble dans l’espoir.

Chers frères et sœurs,

Avec le signe pénitentiel des cendres sur la tête, nous commençons le pèlerinage annuel du Saint Carême, dans la foi et l'espérance. L'Église, mère et maîtresse, nous invite à préparer nos cœurs et à nous ouvrir à la grâce de Dieu pour que nous puissions célébrer avec une grande joie le triomphe pascal du Christ Seigneur sur le péché et la mort, comme s'exclamait saint Paul : « La mort a été engloutie dans la victoire ». Ô mort, où est ta victoire ? « Où est l’aiguillon qui vous a incité ? » (1 Cor 15:54-55). Jésus-Christ, mort et ressuscité, est, en effet, le centre de notre foi et le garant de notre espérance dans la grande promesse du Père : la vie éternelle (cf. Jn 10, 28 ; 17, 3)[1].

En ce Carême, enrichi par la grâce de l’Année jubilaire, je désire vous proposer quelques réflexions sur ce que signifie marcher ensemble dans l’espérance et découvrir les appels à la conversion que la miséricorde de Dieu adresse à chacun de nous, personnellement et communautairement.

Tout d’abord, marchez. La devise du Jubilé, « Pèlerins de l’espérance », rappelle le long voyage du peuple d’Israël vers la terre promise, raconté dans le livre de l’Exode ; le chemin difficile de l'esclavage à la liberté, aimé et guidé par le Seigneur, qui aime son peuple et lui est toujours fidèle. Et nous ne pouvons pas commémorer l’exode biblique sans penser à tant de frères et sœurs qui fuient aujourd’hui des situations de misère et de violence, à la recherche d’une vie meilleure pour eux-mêmes et leurs proches. Ici surgit un premier appel à la conversion, car nous sommes tous des pèlerins dans la vie. Chacun peut se demander : Comment puis-je me permettre d’être mis au défi par cette condition ? Je suis vraiment en chemin ou un peu paralysé, statique, effrayé et désespéré ; ou satisfait dans ma zone de confort ? Est-ce que je cherche des chemins de libération des situations de péché et de manque de dignité ? Ce serait un bon exercice de Carême que de se confronter à la réalité concrète d’un migrant ou d’un pèlerin, et de se laisser interpeller, pour découvrir ce que Dieu nous demande, pour être de meilleurs voyageurs vers la maison du Père. C'est un bon « examen » pour le piéton.

Deuxièmement, faisons ce voyage ensemble. La vocation de l’Église est de marcher ensemble, d’être synodale[2]. Les chrétiens sont appelés à cheminer ensemble, jamais comme des voyageurs solitaires. L'Esprit Saint nous pousse à sortir de nous-mêmes pour aller vers Dieu et nos frères, et à ne jamais nous fermer[3]. Cheminer ensemble signifie être artisans d’unité, à partir de la dignité commune d’enfants de Dieu (cf. Ga 3,26-28) ; Cela signifie marcher côte à côte, sans marcher sur l’autre ni le dominer, sans nourrir d’envie ou d’hypocrisie, sans laisser personne de côté ou se sentir exclu. Allons dans la même direction, vers le même but, en nous écoutant les uns les autres avec amour et patience.

En ce Carême, Dieu nous demande de vérifier si dans nos vies, dans nos familles, dans les lieux où nous travaillons, dans les communautés paroissiales ou religieuses, nous sommes capables de marcher avec les autres, d’écouter, de surmonter la tentation de nous enfermer dans notre autoréférentialité, en ne nous souciant que de nos propres besoins. Demandons-nous devant le Seigneur si nous sommes capables de travailler ensemble, comme évêques, prêtres, personnes consacrées et laïcs, au service du Royaume de Dieu ; si nous avons une attitude d’accueil, avec des gestes concrets, envers les personnes qui nous sont proches et toutes celles qui sont loin ; si nous faisons en sorte que les gens se sentent partie intégrante de la communauté ou si nous les marginalisons[4]. Il s’agit d’un deuxième appel : la conversion à la synodalité.

Troisièmement, parcourons ensemble ce chemin dans l’espoir d’une promesse. Que l’espérance qui ne déçoit pas (cf. Rm 5, 5), message central du Jubilé[5], soit pour nous l’horizon du cheminement quadragésimal vers la victoire pascale. Comme le pape Benoît XVI nous l'a enseigné dans l'encyclique Spe Salvi, « l'être humain a besoin d'un amour inconditionnel. Il a besoin de cette certitude qui lui fait dire : « Ni la mort, ni la vie, ni les anges, ni les dominations, ni les choses présentes, ni les choses à venir, ni les puissances, ni la hauteur, ni la profondeur, ni aucune autre créature ne pourra nous séparer de l'amour de Dieu manifesté dans le Christ Jésus notre Seigneur » (Rm 8, 38-39) [6]. Jésus, notre amour et notre espérance, est ressuscité[7], il vit et règne glorieusement. La mort s'est transformée en victoire, et c'est là que réside la foi et la grande espérance des chrétiens : dans la résurrection du Christ !

C’est donc le troisième appel à la conversion : celui de l’espérance, celui de la confiance en Dieu et en sa grande promesse, la vie éternelle. Nous devons nous demander : Ai-je la conviction que Dieu pardonne mes péchés ou est-ce que je me comporte comme si je pouvais me sauver par moi-même ? Est-ce que j’aspire au salut et j’invoque l’aide de Dieu pour le recevoir ? Est-ce que je vis concrètement l’espérance qui m’aide à lire les événements de l’histoire et me pousse à m’engager pour la justice, la fraternité et le soin de notre maison commune, en agissant pour que personne ne soit laissé pour compte ?

Sœurs et frères, grâce à l’amour de Dieu en Jésus-Christ, nous sommes protégés par l’espérance qui ne déçoit pas (cf. Rm 5, 5). L’espérance est « l’ancre de l’âme », sûre et ferme[8]. Dans cette prière, l'Église « prie pour que tous soient sauvés » (1 Tm 2, 4) et espère parvenir un jour à la gloire du ciel unie au Christ, son époux. C'est ainsi que s'exprimait sainte Thérèse de Jésus : « Attends, mon âme, attends. Tu ne connais ni le jour ni l'heure. Veille avec attention, car tout arrive vite, même si ton désir peut rendre douteux ce qui est certain, et long le court temps » (Exclamations de l'âme à Dieu, 15, 3)[9].

Que la Vierge Marie, Mère de l’Espérance, intercède pour nous et nous accompagne sur le chemin du Carême.

Rome, Saint Jean de Latran, 6 février 2025, mémoire des saints Pau Miki et compagnons, martyrs.

FRANCES

[1]Cf. Lettre d'invitation. Dilexit nos (24 octobre 2024), 220.

[2]Cf. Homélie à la messe pour la canonisation des bienheureux Giovanni Battista Scalabrini et Artemide Zatti (9 octobre 2022).

[3]Cf. Ibid.

[4]Cf. Ibid.

[5]Cf. Bull Spes non confidit, 1.

[6]Lettre ci-jointe. Spe salvi (30 novembre 2007), 26.

[7]Cf. Séquence du dimanche de Pâques.

[8]Cf. Catéchisme de l'Église catholique, 1820.

[9]Ibid., 1821.

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