Dans le cadre de la Conférence diocésaine des prêtres et des diacres de Gérone, qui a célébré cette année sa 30e édition, le philosophe Francesc Torralba, professeur à l'Université Ramon Llull et membre du Conseil pontifical de la culture du Saint-Siège, a analysé la situation actuelle et les défis auxquels l'Église catalane doit faire face.
Dans deux interventions faites devant une centaine de prêtres et de diacres du diocèse, il a assuré qu'il ne fallait tomber « ni dans des diagnostics excessivement apocalyptiques ni dans des attitudes d'arrogance ». Reprenant une expression du pape François, il a déclaré que « nous ne vivons pas une époque de changement, mais plutôt un changement d’époque ». Il s’agit, comme il l’a expliqué, d’une époque caractérisée par l’incertitude à de nombreux niveaux, par l’émergence d’un pluralisme, par l’émergence de nouvelles spiritualités et, enfin, par une « culture de la vitesse et de la nouveauté permanente » qui rend difficile la gestion efficace des impacts émotionnels auxquels nous sommes soumis chaque jour.
Du point de vue ecclésial, a-t-il dit, il faut affronter cette réalité non pas avec passivité et isolement, mais avec une attitude d'ouverture, en allant à la rencontre de l'autre, croyant ou non, et en dialoguant ouvertement avec toutes les sphères sociales. Malgré la crise institutionnelle évidente et la transmission des valeurs, il assure que « l’Église continue d’être un interlocuteur valable, un interlocuteur qui compte et dont la société attend des choses valables ». Dans ce sens, il a assuré que le pape François lui-même est devenu l’une des voix les plus écoutées et celles qui suscitent le plus d’intérêt ces derniers temps.
En décrivant la réalité ecclésiale qu'il aimerait voir en Catalogne en 2030, Torralba a parlé d'une Église où les laïcs ont une coresponsabilité beaucoup plus active, également dans les tâches de direction ; une Église capable de construire des ponts de dialogue avec ceux qui ne pensent pas comme elle, « sans que cela conduise à perdre sa propre identité » ; et enfin, une Église moins endogame et plus « ouverte ».