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Nouvelles

Bureau de communication du diocèse de Gérone

Mardi 14 Avril de 2020

Message de Pâques du pape François et bénédiction Urbi et Orbi

Chers frères et sœurs : Joyeuses Pâques !

Aujourd’hui, l’annonce de l’Église résonne dans le monde entier : « Jésus-Christ est ressuscité ! » Il est vraiment ressuscité !

Comme une flamme nouvelle, cette Bonne Nouvelle s’est allumée dans la nuit : dans la nuit d’un monde qui était déjà confronté à des défis cruciaux et qui est maintenant accablé par la pandémie, qui met à rude épreuve notre grande famille humaine. En cette nuit, la voix de l’Église retentit : « Le Christ, mon espérance, est ressuscité ! » (Séquence pascale).

C’est une autre « contagion », qui se transmet de cœur à cœur, car chaque cœur humain attend cette Bonne Nouvelle. C'est la contagion de l'espérance : « Le Christ, mon espérance, est ressuscité ! » Ce n’est pas une formule magique qui fait disparaître les problèmes. Non, ce n'est pas la résurrection du Christ, mais la victoire de l'amour sur la racine du mal, une victoire qui ne « dépasse » pas la souffrance et la mort, mais qui les traverse et ouvre un chemin vers l'abîme, transformant le mal en bien, signe distinctif de la puissance de Dieu.

Le Ressuscité est le Crucifié, il n’est pas une autre personne. Il porte dans son corps glorieux des blessures indélébiles, des blessures qui deviennent des lumières d’espoir. Nous tournons notre regard vers Lui afin qu’Il guérisse les blessures de l’humanité affligée.

Mes pensées vont aujourd’hui surtout à ceux qui sont directement touchés par le coronavirus : aux malades, à ceux qui sont décédés et aux familles qui pleurent la disparition de leurs proches, à ceux qui parfois n’ont même pas pu leur dire un dernier adieu. Que le Seigneur de la vie accueille les défunts avec lui dans son royaume et donne réconfort et espoir à ceux qui traversent encore l'épreuve, en particulier les personnes âgées et celles qui sont seules. Que le réconfort et l’aide nécessaires ne manquent pas à ceux qui se trouvent dans des conditions de vulnérabilité particulière, comme ceux qui travaillent dans des maisons de retraite ou qui vivent dans des casernes et des prisons. Pour beaucoup, c'est une Pâques de solitude, vécue au milieu du deuil et des nombreuses difficultés que provoque la pandémie, des souffrances physiques aux problèmes économiques.

Cette maladie nous a non seulement privés d’affection, mais aussi de la possibilité de recourir personnellement à la consolation qui découle des sacrements, en particulier de l’Eucharistie et de la Réconciliation. Dans de nombreux pays, il n’a pas été possible de les approcher, mais le Seigneur ne nous a pas laissés seuls. En restant unis dans la prière, nous sommes certains qu'Il nous couvre de sa main (cf. Ps 138, 5), en répétant avec force : n'ayez pas peur, « Je suis ressuscité et je suis toujours avec vous » (Antienne d'entrée de la Messe du jour de Pâques, Missel romain).

Que Jésus, notre Pâque, donne force et espérance aux médecins et aux infirmières qui, partout, offrent un témoignage de soin et d’amour pour leur prochain jusqu’à épuiser leurs forces et, souvent, jusqu’à sacrifier leur propre santé. Notre souvenir affectueux et notre gratitude vont à eux, ainsi qu'à ceux qui travaillent assidûment pour garantir les services essentiels nécessaires à la coexistence civile, aux forces de l'ordre et aux militaires, qui dans de nombreux pays ont contribué à atténuer les difficultés et les souffrances de la population.

Ces dernières semaines, la vie de millions de personnes a soudainement changé. Pour beaucoup, rester à la maison a été l’occasion de réfléchir, d’arrêter le rythme effréné de la vie, d’être avec ses proches et de profiter de leur compagnie. Mais pour beaucoup, c’est aussi une période d’inquiétude face à un avenir incertain, face à l’emploi qui risque d’être perdu et face aux autres conséquences que la crise actuelle entraîne. J'encourage ceux qui ont des responsabilités politiques à travailler activement pour le bien commun des citoyens, en fournissant les moyens et les instruments nécessaires pour permettre à chacun d'avoir une vie digne et pour favoriser, lorsque les circonstances le permettent, la reprise des activités quotidiennes habituelles.

Ce n’est pas le moment de l’indifférence, car le monde entier souffre et doit être uni pour faire face à la pandémie. Que Jésus ressuscité donne l’espérance à tous les pauvres, à ceux qui vivent dans les périphéries, aux réfugiés et aux sans-abri. Que ces frères et sœurs plus faibles, qui vivent dans les villes et les périphéries de tous les coins du monde, ne se sentent pas seuls. Nous veillons à ce qu’ils ne manquent pas de produits de première nécessité, plus difficiles à obtenir aujourd’hui, alors que de nombreuses entreprises sont fermées, ainsi que de médicaments et, surtout, de la possibilité de bénéficier de soins de santé adéquats. Compte tenu des circonstances actuelles, les sanctions internationales contre les pays touchés, qui les empêchent d’offrir à leurs propres citoyens une aide adéquate, devraient également être assouplies, et les grands besoins du moment devraient être pris en compte – par tous les pays – en réduisant, voire en annulant, la dette qui pèse sur les budgets des pays les plus pauvres.

Ce n’est pas le moment d’être égoïste, car le défi auquel nous sommes confrontés nous unit tous et ne fait aucune distinction entre les personnes. Parmi les nombreuses régions touchées par le coronavirus, je pense particulièrement à l’Europe. Après la Seconde Guerre mondiale, ce continent a pu renaître grâce à un véritable esprit de solidarité qui lui a permis de surmonter les rivalités du passé. Il est très urgent, surtout dans les circonstances actuelles, que ces rivalités ne reprennent pas de force, mais que chacun reconnaisse qu’il fait partie d’une même famille et se soutienne mutuellement. Aujourd’hui, l’Union européenne est confrontée à un défi historique, dont dépend non seulement son avenir, mais celui du monde entier. Ne manquons pas l’occasion de démontrer, une fois de plus, notre solidarité, même en recourant à des solutions innovantes. C’est la seule alternative à l’égoïsme des intérêts particuliers et à la tentation de revenir au passé, au risque de mettre à rude épreuve la coexistence pacifique et le développement des générations futures.

Ce n’est pas le moment de se diviser. Que le Christ, notre paix, éclaire ceux qui ont des responsabilités dans les conflits, afin qu’ils aient le courage d’adhérer à l’appel à un cessez-le-feu global et immédiat dans toutes les régions du monde. Ce n’est pas le moment de continuer à fabriquer et à vendre des armes, en dépensant d’importantes sommes d’argent qui pourraient être utilisées pour prendre soin des gens et sauver des vies. Il est temps, au contraire, de mettre fin à la longue guerre qui ensanglante notre chère Syrie, au conflit au Yémen et aux tensions en Irak, ainsi qu’au Liban. Que ce soit le moment où Israéliens et Palestiniens reprennent le dialogue et trouvent une solution stable et durable qui permette aux deux peuples de vivre en paix. Que les souffrances de la population vivant dans les régions orientales de l’Ukraine prennent fin. Que les attaques terroristes perpétrées contre tant d’innocents dans divers pays africains cessent.

Ce n’est pas le moment d’oublier. Que la crise à laquelle nous sommes confrontés ne nous fasse pas négliger tant d’autres situations d’urgence qui entraînent avec elles la souffrance de nombreuses personnes. Que le Seigneur de la vie soit proche des populations d’Asie et d’Afrique qui traversent de graves crises humanitaires, comme dans la région de Cabo Delgado, au nord du Mozambique. Puisse-t-il réconforter le cœur de tant de personnes réfugiées et déplacées à cause des guerres, des sécheresses et des famines. Qu’elle protège les nombreux migrants et réfugiés – dont beaucoup sont des enfants – qui vivent dans des conditions insupportables, notamment en Libye et à la frontière entre la Grèce et la Turquie. Et je ne veux pas oublier l’île de Lesbos. Qu’elle permette d’obtenir des solutions pratiques et immédiates au Venezuela, visant à faciliter l’aide internationale à la population qui souffre en raison de la grave situation politique, socio-économique et sanitaire.

Chers frères et sœurs,

Les mots que nous voulons vraiment entendre en ce moment ne sont pas l’indifférence, l’égoïsme, la division et l’oubli. Nous voulons les bannir à jamais ! Ces mots semblent prévaloir lorsque la peur et la mort triomphent en nous ; c'est-à-dire lorsque nous ne laissons pas le Seigneur Jésus triompher dans nos cœurs et dans nos vies. Que Celui qui a déjà vaincu la mort en nous ouvrant la voie au salut éternel, dissipe les ténèbres de notre pauvre humanité et nous fasse entrer dans Son jour glorieux qui ne connaît pas de fin.

Avec ces réflexions, je vous souhaite à tous de joyeuses Pâques.

François

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