Quelques lettres de l'évêque (26 janvier) : Ils furent témoins oculaires et devinrent ensuite serviteurs de la Parole

« Ils furent témoins oculaires et devinrent plus tard ministres de la Parole » (Lc 1, 2)

La Parole joue un rôle clé dans notre vie de croyants. Le Verbe est celui qui s'est fait chair et qui a habité parmi nous, nous l'avons entendu et célébré il y a quelques semaines, c'est le centre du mystère de Noël. Nous avons également la Parole très proche lorsque nous lisons l’Écriture. Ce dimanche, l’Église nous invite précisément à réfléchir sur notre relation personnelle avec la Parole. Nous n’avons pas vécu avec le Seigneur, nous ne l’avons pas entendu en personne, ce sont d’autres qui nous ont transmis son enseignement. Ils l’ont écouté ou ont entendu de ceux qui l’écoutaient ce qu’il disait et faisait, et cet héritage, ce témoignage, nous est parvenu. Dieu nous parle à travers la Parole, il le fait chaque fois que nous l’écoutons pendant la célébration eucharistique, pendant l’Office divin et il le fait aussi personnellement lorsque nous l’abordons calmement et avec repos dans notre intimité spirituelle pour la savourer et nous laisser remplir par elle.

Le Verbe est, bien qu’il vienne à nous du passé, toujours vivant, toujours nouveau, toujours un éternel présent. Parce que Dieu n’a pas parlé une seule fois et maintenant il reste silencieux. Dieu nous parle aussi aujourd’hui et le moyen privilégié de le faire est sa Parole. Saint Grégoire le Grand écrivait que lorsque nous nous approchons de la Parole, les paroles divines et celui qui les lit grandissent : nous grandissons parce que Dieu nous parle, les paroles divines grandissent parce que ce n’est que lorsqu’elles sont lues qu’elles deviennent vraiment paroles.

La Parole, s’approcher de la Parole ne doit pas être un simple exercice intellectuel, c’est le domaine de l’exégèse biblique, notre contact avec la Parole doit être profondément spirituel et en même temps transformateur. Le livre du Deutéronome nous dit que la parole est très proche de nous ; Nous l'avons sur nos lèvres, nous l'avons dans nos cœurs, pour pouvoir l'accomplir. (Cf. Dt 30,14). Si la Parole ne change pas notre cœur, c’est parce qu’elle n’est pas entrée en nous, c’est parce que nous ne l’avons pas laissée entrer dans notre esprit.

Le Concile Vatican II, dans la Constitution Dei Verbum consacrée à la révélation divine, exhorte tous les chrétiens à se rapprocher du Christ par la lecture fréquente des Écritures divines. Parce que l’Écriture est pleine du langage de Dieu. Le Concile nous invite à l’aborder à travers la lecture spirituelle, sans jamais oublier que cette approche doit être accompagnée par la prière pour que puisse s’établir un dialogue véritable et fructueux entre Dieu et l’homme. Parce que nous parlons à Dieu quand nous prions, et nous l’écoutons quand nous lisons la Parole divine. (Cf. Dei Verbum , 25).

La Parole nous rapproche de Dieu et nous fait passer du désespoir à l’espérance.

+ Frère Octave,
évêque de Gérone