
« Votre récompense sera grande dans le ciel » (Luc 6:23)
Jésus bouleverse les choses. Pour lui, les heureux sont les pauvres : ceux qui ont faim, ceux qui pleurent, ceux qui sont détestés et marginalisés à cause de cela. Pour nous, la pauvreté, la faim ou la tristesse ne sont pas du tout avantageuses, ce ne sont pas des situations que nous définirions dans le cadre du bonheur. Autour de la fête de Notre-Dame de Lourdes, l'Église célèbre la Journée des Malades. Nous le faisons cette fois-ci en une année particulière, l'Année jubilaire de l'espérance, une espérance dont le pape François nous rappelle, dans la bulle de convocation, qu'elle doit offrir « des signes d'espérance aux malades, qu'ils soient à la maison ou à l'hôpital. Que leur souffrance soit soulagée par la proximité des personnes qui les visitent et par l'affection qu'ils reçoivent. Les œuvres de miséricorde sont aussi des œuvres d'espérance, qui éveillent dans les cœurs des sentiments de gratitude. Que cette gratitude rejoigne aussi tous les professionnels de la santé qui, dans des conditions souvent difficiles, accomplissent leur mission avec sollicitude et sollicitude envers les malades et les personnes les plus fragiles. » (L'espérance ne se confond pas, 11).
La maladie est quelque chose qui, à un moment ou à un autre de notre vie, nous affecte personnellement ou affecte des êtres chers, des membres de la famille, des collègues ou des amis. Nous devons garder à l’esprit que la maladie, et plus encore s’il s’agit d’une maladie grave dans laquelle notre vie ou sa qualité est en grand danger, est un moment difficile à supporter et en même temps c’est un moment où nous réfléchissons tous ensemble, croyants et non-croyants, au sens de la vie, de la souffrance, de l’existence du concept de maladie.
C'est dans un moment comme celui-ci, un moment clé dans la vie des gens, que notre foi peut donner un témoignage, un coup de main ; Cela peut apporter du réconfort et un geste de proximité qui ne soulagera certainement pas la maladie, mais donnera la paix à l’esprit. C'est-à-dire la paix dans l'âme, celle que par notre foi nous savons et dont nous sommes certains qu'elle va au-delà de ce que nous voyons ici, au-delà du corps et de ses limites, et qui est toujours entre les mains de Dieu.
Il n’est peut-être pas nécessaire de l’exprimer à maintes reprises avec de grands discours et beaucoup de mots. Parfois, dans ces situations, une poignée de main, un regard échangé, un geste partagé, sont beaucoup plus efficaces, car ils montrent la proximité de l'amour de Dieu à ceux qui ont le plus besoin de le sentir proche d'eux. Le malade d'aujourd'hui est ceci ou cela, mais demain ce sera sûrement nous, et si aujourd'hui nous devons donner de l'amour, demain nous devrons en recevoir.
Lorsque nous vivons le pèlerinage à Lourdes, surtout si nous le faisons avec des malades, c’est un de ces moments forts de notre expérience de foi en tant que chrétiens. Notre proximité avec les malades n’est pas et ne doit pas être une exception occasionnelle. Jésus nous dit : « J’étais malade et vous m’avez visité » (Mt 25, 36) et ajoute : « En vérité, je vous le dis, chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait. » (Matthieu 25:40). Comme nous le dit le pape François, « il ne faut pas manquer une attention inclusive envers tous ceux qui, se trouvant dans des conditions de vie particulièrement difficiles, font l’expérience de leur propre faiblesse » (Spes non confindit, 11). Derrière chaque malade, il y a l’image du Christ ; il y a le Christ lui-même.
+ Frère Octave,
évêque de Gérone